Je chronique l’album d’un temps qui voyait encore le vinyle régner en maitre sur la musique. Plus pour longtemps. Il reste que c’est un des albums de ma vie.
Nous sommes en 2003, je rentre dans un des plus grands magasins de CD de New York, en plein Manhattan. Voilà des années que je recherche « No Sense of Sin » en CD. C’est le dernier 33 tours qu’il me reste encore. En effet, j’ai revendu mes disques et mes deux platines, fin des années 90. La mère de mes enfants me voit chercher dans des centaines de CD. Mon visage s’éclaire et je fonds en larmes, comme un gamin.
LE VOILÀ le disque de ma vie, acheté dès sa sortie, je ne sais plus par quel canal.
No sense of sin des Lotus Eaters (1984)
De la pop anglaise comme un bijou fragile
“No sense of sin”, c’est le seul album d’un groupe, comme souvent. Mais quelle féérie pop anglaise ! Des chansons rêveuses et pop, en alternance, sur cet album qui fut donc le survivant de mes années vinyles et un disque culte pour ses suivants indie UK.
En studio, dans ce groupe au talent précoce et fou, je demande Gerrard Quinn (futur Teardrop Explodes et Wild Swans à la guitare jangle pop) et Peter Coyle avec sa voix éthérée et chaude selon l’humeur.
Mes cinq morceaux préférés de Lotus Eaters
- German girl: qui ouvre l’album
- Love still flows: une perle sensible et sentimentale
- Can’t you keep a secret : dans l’esprit de German Girl, on est deux, on est amoureux, on le vit pour nous
- Out on your own: plus difficile d’accès mais sublime
- When you look at boys : eh oui, que pensaient les filles de nous ?
« The first picture of you, the first picture of summer
See the flowers scream their joy. »
On est dans la new wave, mais romantique hein ! Les guitares sont mises en avant, elles nous emportent et nous bercent au lieu de nous bousculer.
Cet album oscille en effet entre l’euphorie pop et l’introspection profonde. Ses paysages sonores, riches et minutieusement élaborés, servent d’écrin aux émotions brutes.
The first picture of you est le morceau le plus représentatif de l’album des Lotus Eaters, une photo qui démarre l’amourette, le crush, le date comme on dit en 2024 !
“No sense of sin” : grave et léger comme l’amour
“No sense of sin” déroule une fresque intime où s’entremêlent l’amour, le désenchantement et la quête de soi. Imprégné d’une mélancolie juvénile propre à mon époque, il résonnait profondément avec mes expériences.
Chaque note accompagnait mes premiers émois, servant de bande-son à mes lettres passionnées et à mes nuits de chagrin, le visage enfoui dans l’oreiller.
Rentré en Belgique, et de passage à la FNAC, je tombe sur la même pépite, cet album en import japonais gonflé aux bonus. Bien inutiles pour moi, j’écoute depuis en boucle l’original, certes, oui, en CD.
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