Johnny Hallyday. Doublement dans l’actualité 2017-2018. Sa mort et son entrée dans la légende. Les dessous d’un héritage ensuite. Ce n’est pas l’objet de cet article. Vous allez en réalité découvrir l’artiste par celui qui l’a vendu. Celui qui l’a adoré depuis la première heure jusqu’à son dernier souffle. Et même après, en dehors de son magasin que Walter Hauwaert, disquaire brusseleer, a fermé en mai 2017, quelques mois avant la mort de son chanteur préféré.

Qu’il l’aimait, qu’il l’aimait, qu’il l’aimait, son Johnny !

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Walter Hauwaert en mode braderie devant son magasin Disco 2000 au 4 de la rue de Formanoir à Anderlecht. Bien en évidence, bien sûr, un coffret de Johnny.

 

Le disquaire abandonné

Le choc. Walter Hauwaert : « On savait que cela allait arriver, l’info circulait sur les réseaux des fan-clubs. Les médecins avaient décidé d’arrêter les traitements lourds. La déclaration de Laura Smet ne laissait plus d’espoir non plus. Il avait quatre cancers. Les médecins ont sans doute abrégé ses souffrances. (Walter est au bord des larmes) Il aurait tant voulu passer un dernier Noël en famille et, surtout, finir son 51e et dernier album. »

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Raconte ton Johnny, Walter

« J’ai grandi avec lui, il est de ma génération. J’ai vu ma vie défiler. Et puis, je me suis dit : zut, si j’avais encore eu mon magasin ! (Walter a en effet arrêté sa carrière et son magasin de disques (son « bollewinkel comme il dit ») en mai 2017 – à lire dans d’autres articles).

C’est là que j’aurais dû être, avec mes clients, avec ses fans. Quand j’ai entendu la nouvelle sur Vivacité, j’ai allumé la télé. Il est mort à 2h du matin. Et moi, j’ai pleuré comme un con. Comme si j’avais perdu un proche. Il a accompagné ma vie d’homme, mais aussi de disquaire. Une émotion intense m’a envahi. De même que les coups de fil, les e-mails…

Et puis toutes ces interviews. Notamment sur Vivacité qui a d’abord contacté mon pote et journaliste Marc Danval (« la Troisième oreille »). Il leur a dit « contactez le Wolle » (surnom donné à Walter par son papa). Une page de l’histoire de la musique se tourne. Tu savais qu’il était même connu au Japon ? Le « French Singer » qu’ils disaient là-bas. »

Aux larmes de Walter s’ajoute la fierté du Wolle pour son idole.

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Un des sosies de l’artiste, Patrick Beaufort, en visite chez le Wolle.

Pourquoi Johnny n’a-t-il jamais percé aux États-Unis ?

Walter : « plusieurs thèses circulent : on a dit que c’était parce que l’Amérique puritaine n’acceptait pas les chanteurs divorcés ; on a aussi dit que ce n’était qu’un Français qui voulait reprendre de l’Elvis. Que ce n’était finalement qu’un interprète, pas un compositeur. Moi je dis : MAIS quel interprète ! J’ai été le voir 46 fois en tout, dont 6 fois le même spectacle. »

« À la télévision Patrick Bruel, Garou et Raphaël se rejoignent, sur une reprise de Brel. À la fin du morceau, Johnny arrive, de dos – Patrice et Vernon éclatent de rire au même moment. La voix du chef, les jambes du chef, sa silhouette d’animal préhistorique, sa démarche de gonzesse burnée. Sa voix de stentor s’élève, il est décidé à faire passer tous ses collègues pour l’assemblée des chuchoteuses anonymes. Ils rient de bon cœur, saluant celui que rien n’a tué, ni les drogues à haute dose ni le ridicule ni le succès. L’animal. »

 Vernon Subutex de Virgine Despentes (premier volume, p. 319 Livre de Poche)

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“Allumer le feu“

« Je suis allé voir Johnny avec des copains au Palais des Sports à Schaerbeek en 1961 ! J’avais quinze ans à peine. En fait, c’était la sœur d’un copain qui voulait aller le voir. On se moquait un peu à l’époque de cette jeune vedette qui s’habillait comme James Dean et chantait comme Elvis Presley. Le concert a duré une petite heure. Dans le public : des filles qui hurlaient, mais aussi des blousons noirs en perfecto, surveillés par la police… »

Walter a raconté dans la presse le jour où il a pu serrer la main de son idole, dans la Friture René.

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Le présentoir en carton de Johnny protège la “caverne de Wally Baba”, à l’arrière du magasin Disco 2000

Brève de comptoir

À une autre occasion, Walter a pu se trouver quelques instants à côté de la table du chanteur dans un restaurant près du Vivier d’Oie à Bruxelles. Malheureusement, le serveur a dû demander au disquaire de passer dans une autre pièce. En effet, Paul Belmondo, (dont la femme est la marraine de Jade Hallyday), a débarqué dans le restaurant et a voulu s’installer à la table voisine de Johnny.

Celui-ci a bien sûr ensuite été reconnu et ovationné… alors qu’il se dirigeait vers les toilettes. « Johnny, Johnny, Johnny ! » criait l’assemblée. « Johnny, il veut aller faire pipi », répondit l’artiste avec humour.

À suivre dans l’article « Pour Johnny, le disquaire Walter Hauwaert a l’idée !

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